Le bon âge pour l’éducation du chien
Un chiot fougueux vient d’arriver à la maison. Ravi, vous le laissez grimper dans votre lit, s’installer près de vous sur le canapé, sauter sur les visiteurs.
Quelques mois plus tard, le gentil chiot s’est métamorphosé en un grand chien qui prend ses aises dans la maison et effraye vos invités. Regrettant vos largesses passées, vous essayez de redresser la situation en imposant des interdits à votre animal, à grand peine.
Environ 80 % des abandons sont liés à des comportements gênants (aboiements intempestifs, malpropreté, agressivité, stress, peurs, destructions, fugues, hyperactivité, changements d’humeur…) que les propriétaires du chien ne sont pas parvenus à réprimer, et qu’ils ont, pour la plupart, initiés eux-mêmes. Ces comportements gênants auraient pu être évités par l’éducation. Mais s’il est admis que l’éducation du chien est indispensable pour son intégration dans notre société et à notre environnement, nombreux sont les propriétaires qui se demandent quel est le meilleur âge pour commencer.
Se faire aider dès le départ est la meilleure démarche pour avoir toutes les chances de mener une longue vie harmonieuse avec votre chien.
L’arrivée d’un chiot au sein de la famille doit être préparée et les règles de vie doivent être mises en place dès la première semaine. C’est le bon moment pour aller voir un éducateur canin et comportementaliste. Car force est de constater que l’éducation d’un chiot (de 2 à 6 mois) ou d’un jeune chien (de 7 mois à 2 ans) n’est pas toujours aisée. Cela nécessite du temps, de l’investissement et un travail personnalisé en tenant compte du profil du chiot, de ses conditions d’élevage et de vos propres attentes. Avec ce professionnel, vous apprendrez à être un conducteur compétent, à communiquer avec votre chien et à le comprendre. Il vous enseignera les postures adaptées et l’importance du langage non verbal (gestes, sourires, mimiques). Ainsi vous pourrez offrir à votre animal un cadre de vie clair qui facilitera son adaptation. La constance, la patience et la cohérence sont les mots-clés d’une éducation harmonieuse.
Le professionnel vous aide à anticiper les situations. L’idéal est de ne pas attendre que les problèmes surgissent. Toutefois, si cette éducation précoce n’a pas été faite, rien n’est perdu.
Il est tout à fait possible d’organiser de nouvelles règles de vie si, toutefois, l’apprentissage de celles-ci est cohérent et bien organisé. Vous pourrez apprendre à votre chien à ne plus monter sur le canapé, mais il faudra lui installer un endroit douillet, tout aussi confortable que le canapé et placé dans un lieu adéquat d’un point de vue canin et non humain.
Le chien est un animal très adaptable. À huit semaines, en moins de 24 heures, il est séparé de sa mère et de sa fratrie et propulsé dans une famille souvent composée seulement d’humains, dans un environnement inconnu, et confronté à de nombreux stimuli qu’il n’a jamais rencontrés. De la même manière, l’adoption d’un chien adulte se passe généralement sans problème car il sait s’adapter à sa nouvelle famille et son nouveau mode de vie. Mieux vaut tout de même choisir pour cette adoption un contexte adapté.
Il est bien souvent pensé que l’éducation doit se faire dans la première année du chien et qu’une fois l’âge adulte, les choses ne sont plus possibles.
Pourtant, riche de cette exceptionnelle adaptabilité, le chien est capable d’apprendre quel que soit son âge si nous savons respecter ses besoins, instaurer une relation de confiance et avoir des comportements cohérents. Il faut pour cela bien connaître les mécanismes Homme/Animal et avoir une connaissance éthologique des spécificités de l’animal, connaissances que le professionnel vous apportera.
Pour un chien adulte, il peut être plus aisé de connaître son passé afin d’adapter au mieux nos demandes et exigences. Le contexte de vie que nous proposons à l’animal est un élément primordial à prendre en compte. Concernant les chiens seniors (7/8 ans suivant les races), il convient de tenir compte de ses capacités locomotrices, il peut apprendre à revenir quand on l’appelle ou s’asseoir, à condition que cela ne représente pas pour lui un effort physique trop important. Il est indispensable d’adapter les exercices proposés.
À tout âge, proposer à son chien des apprentissages nouveaux représente une activité mentale nécessaire.
Les difficultés de comportement que vous rencontrez avec votre animal ne sont en aucun cas liées à son âge, mais à un problème relationnel, de compréhension et d’apprentissages mal menés. Quel que soit l’âge de votre chien, quelle que soit la période, il est possible de rétablir un bon relationnel et de lui apprendre des règles de vie, aidé d’un professionnel compétent. Pour que la vie avec votre chien ne soit plus que du plaisir partagé.
L’Education Canine c’est :
Chiots : Sortez les très tôt : Lu dans La Revue Technique du chien – Paru dans le journal professionnel à destination des Vétérinaires Vétitude : » Notre tout jeune confrère Vétitude, un journal professionnel à destination des vétérinaires nous livre dans son premier numéro un article riche d’enseignements sur le comportement du chiot et ses conséquences sur sa future vie sociale ».
Christian Diaz, l’auteur de ce document insiste sur la phase critique que représente la période de socialisation qui s’étend de la troisième à la douzième de vie de l’animal et qui se déroule pour la plus grande partie à l’élevage. L’auteur donne quelques conseils plein de bon sens pour que cette socialisation se déroule dans les meilleures conditions :
- sélectionner et privilégier les lices dont on sait qu’elle socialise bien leurs chiots
- en cas d’absence de la mère ou en cas de désintérêt de celle-ci pour sa portée, mettre les chiots au contact d’adultes régulateurs
- soumettre les chiots à des stimuli divers et variés, sonores ou sociaux.
- Sortir les chiots très tôt. « Un professionnel (y compris un vétérinaire) – écrit Christian Diaz lui-même vétérinaire – qui recommande de ne pas sortir le chiot tant qu’il n’a pas tous ses vaccins commet une faute professionnelle susceptible d’engager sa responsabilité ».
Quelques directives simples à mettre en place et que tout éleveur devrait appliquer pour éviter nombre de ces problèmes comportementaux qui empoisonnent la vie des maîtres.